Réponse de Sami Al-Deeb à un de ses contradicteurs

( je doute que ce "lecteur" se soit donné la peine de lire les livres de Sami Al-Deeb en réalité ...)
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Je me permets de produire une réflexion que je viens de recevoir de la part d’un de mes lecteurs, sans citer son nom. Elle est suivie de ma réponse.
Lettre du lecteur
Monsieur,
Vous vous êtes lancé dans une interprétation du Coran, sans avoir saisi l’essentiel de ce texte, à savoir : son caractère non-discursif.
Ce que vous prenez pour « du chinois » représente, en réalité, un niveau supra-verbal, dont les incohérences ne sont perçues comme telles que par quelqu’un atteint d’une certaine myopie sémantique.
Il est étonnant, à cet égard, de constater une telle prédilection pour « le logique et le cohérent » de la part d’un auteur d’origine orientale… à moins que votre vie en Occident vous a influencé en ce sens ?
Car la grandeur du Coran réside précisément dans ce que vous vous efforcez de « combattre » en lui : dans le fait de casser la linéarité de la conscience langagière commune, et de montrer que la véritable architecture de l’intellect (‘ilm) est autre que celle de cette caserne cartésienne, dans laquelle vous voulez placer de force cet intellect.
De ce point de vue, le Coran, c’est une véritable libération des convenances discursives humaines.
L’art chrétien a saisi la même supra-réalité dans « la perspective inversée » des icônes. Le Coran, c’est cette même « perspective inversée », révélée, cette fois-ci, à l’aide de moyens langagiers.
C’est la raison pour laquelle vos « critiques » de ce texte sont proprement ridicules…
Recevez mes meilleures salutations.
Réponse de Sami Aldeeb
Cher Monsieur,
Merci d’avoir pris la peine de m’écrire. Je pense que vous attendez ma réponse. Permettez-moi donc de vous répondre.
Dans ma vie j’ai lu pas moins de 10′ooo ouvrages dans différences disciplines des sciences humaines, y compris des ouvrages religieux. Je travaille sur le Coran depuis des années, je l’enseigne dans le cadre de mon cours d’introduction au droit musulman et arabe, je l’ai traduit en français et je termine une traduction italienne et une traduction anglaise. En outre, je prépare une édition arabe du Coran par ordre chronologique avec indication de ses sources, des variantes, des versets abrogeants et abrogés et des fautes linguistiques et stylistiques. Cette édition arabe est mise gratuitement en ligne et continuellement ajournée. Vous pouvez télécharger la version actuelle dans mon site: http://www.sami-aldeeb.com/articles/view.php?id=315&action=arabic. Je mettrai très prochainement une nouvelle version à laquelle je consacre dix heures par jour…. bénévolement. Mais si vous, ou mes lecteurs, voudriez soutenir financièrement ce projet que j’estime salutaire pour l’humanité, j’en serais très reconnaissant.
Ce préambule est pour vous dire que je prends au sérieux le texte coranique, et je lui donne beaucoup d’importance du fait qu’il appartient à ma culture arabe et à l’héritage de l’humanité, et du fait qu’il exerce une énorme influence , surtout négative, sur plus d’un milliard d’êtres humains que je dois aimer, étant mes frères dans l’humanité. Sans parler de son influence, surtout négative, sur les rapports entre musulmans et non-musulmans.
Je jette sur le Coran un regard d’un lecteur, et je constate avant tout qu’il ne s’agit pas d’un livre, mais d’un brouillon décousu, composé de bribes sans liens entre eux, passant continuellement du coq à l’âne. Quelqu’un qui adresse un discours à un public qui n’a pas subi de lavage de cerveau et qui n’est pas menacé de mort en cas de critiques, sera certainement pris pour un dérangé mental. Et si un étudiant présentait le Coran comme matière de thèse de doctorat, je lui donnerais un zéro et je lui indiquerai l’hôpital psychiatrique le plus proche. Certes, on peut trouver dans le Coran certaines tournures, tout comme on peut trouver une fleur sur un fumier ou une belle expression dans la bouche d’un malade mental. Mais pris dans son ensemble, le Coran nécessite une refonte totale et une nouvelle structuration. Peut-être pourra-t-on alors parler d’un livre.
Si je laisse de côté son style décousu et je passe aux problèmes linguistiques, je constate un grand nombre de fautes grammaticales, de phrases incomplètes et de termes et d’expressions incompréhensibles… ce qui a donné lieu a des interprétations contradictoires et ingénieuses (pour ne pas dire infantiles). Il vous suffit pour cela d’ouvrir les grands commentaires du Coran pour vous en rendre compte.
Sur le plan moral, je ne nie pas que le Coran comporte certains grands principes moraux qu’on retrouve dans d’autres cultures et traditions, mais aussi des normes qu’on peut qualifier aujourd’hui de normes criminelles et contraires aux droits de l’homme. Et j’estime que c’est une erreur de laisser circuler cet ouvrage sans une notice initiale de mise en garde contre ces normes comme on le fait par exemple avec l’ouvrage de Hitler « Mein Kampf » dans son édition française.
Je ne m’étendrai pas sur la prétention de l’auteur du Coran qu’il s’agit d’un texte révélé par Dieu. Ceci relève de l’idiotie pure et simple qui est du domaine de la psychiatrie. Tout ouvrage est humain. Rien ne descend du ciel, à part la pluie et les météorites. Et si jamais vous voyez un ouvrage descendre du ciel, sachez qu’un passager d’un avion l’a jeté de la fenêtre pour s’en débarrasser. Mis à part cela, j’estime que le Coran est le plus grand plagiat de l’histoire, doublé d’un mensonge de la part de son auteur, et d’une idiotie de la part de ceux qui croient qu’il s’agit d’un texte descendu du ciel. Et ce que je dis du Coran s’applique aussi à l’Ancien et au Nouveau Testament, tous deux écrits par des humains.
Merci encore de m’avoir écrit et je vous souhaite une bonne journée.
Sami Aldeeb
Professeur des universités
Directeur du Centre de droit arabe et musulman
http://www.sami-aldeeb.com/

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